A propos du discours du Premier Ministre Collinet Makosso

 A propos du discours du Premier Ministre Collinet Makosso

De tout ce que vous avez dit, nous ne retenons que le panache. Mais votre fière allure suffit-elle pour relever les défis qui se dressent devant vous, l’avenir nous le dira. De votre prestation, nous ne saurons vous faire d’acrimonieux griefs. Au PCT, l’école politique qui vous a biberonné, l’essentiel importe peu, seule l’écume des choses compte.

En son temps, le Premier Ministre anticonstitutionnel, M. Isidore Mvouba, n’avait eu ni la flamme dans l’expression, encore moins le courage dans la projection vers un nouveau Congo.

Ce vieux fusil de la propagande est, et restera, un adepte du certifié conforme, enrobant de louanges tout ce qui a abouti au théâtre désolé qu’est le Congo d’aujourd’hui. La chose s’entend, il vit un rêve éveillé grâce à M. Sassou Nguesso. Sa gratitude est devenue une religion. Sans doute recèle-t-il plus de densité, mais servir à l’ancienne pour obtenir tout ce qu’il a aujourd’hui, est l’art qu’il a choisi.

Notre humanité nous empêche de nous acharner sur un aîné qui rentre de soins de santé. M. Isidore Mvouba qui s’est éloigné de l’altruisme et oublié le crédit sympathie qu’il avait auprès de ceux de sa génération, a certainement savouré son quart d’heure de gloire, lui qui a fabriqué un homme qui s’est élevé jusqu’à être Premier ministre.

Trêve d’évocation qui pourrait prendre 24 ans, temps qu’a duré jusqu’ici le naufrage de notre pays, célébré comme un Himalaya de réussite.

Parlons un peu de votre prestation d’apprenti Premier Ministre.

La flamme de votre propos et le métal de votre volonté n’ont échappé à personne. Le quotidien des congolais, abîmé par ce qui est en vérité les délices de la prolongation de la culture de guerre initiée par M. Sassou Nguesso, peut grâce à votre détermination tourner court un de ces jours. Enfin, si vous décidez de forger le destin !

Vos préconisations pour les retraités sont une fleur fraîche poussant sur l’humus d’une longue et pitoyable impuissance. Disons d’un mot, que vous avez renversé la table sur le sujet. Et si vous deveniez un patron qui tiendrait son gouvernement où trois ou quatre ministres rouillés roulent encore des mécaniques ?

Si nous faisons abstraction de l’absence d’une vision claire et celle de données chiffrées dans votre prestation, on peut dire que c’était appréciable. Mais, allez-vous tenir dans le bal des sorciers qu’est ce pouvoir ?

Une chose à signaler, le manque de reconnaissance appuyée à l’endroit de la main noire gantée, la daronne Antoinette Sassou Nguesso, qui vous a permis de devenir Premier Ministre. Tout simplement ahurissant pour ceux qui sont habitués aux discours dithyrambiques et qui considèrent cet acte comme un oubli coupable. Une mauvaise manière faite à quelqu’un qui aura compté dans votre irrésistible ascension.

Cela dit, vous aurez remarqué notre indulgence. Simplement, nous n’agissons pas avec des à priori, le Congo a tellement besoin d’avancer.

Si vous êtes un homme à impulser autre chose que la traditionnelle incurie du PCT, nous remarquerons très vite les effets engageant de votre action. S’il vous venait la tentation de rouler les congolais, alors nous réagirons.

Bon vent et surprenez-nous !

Que Dieu bénisse le Congo.

Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen

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