Afrique du Sud: dernier adieu à Desmond Tutu à la cathédrale St George’s du Cap

Ce samedi 1er janvier l’Afrique du Sud a fait ses adieux à Desmond Tutu. Les obsèques de l’archevêque se sont déroulées à la cathédrale anglicane St George’s du Cap.
Après une semaine d’hommages, de messes, de cérémonies interreligieuses, et de recueillements, il était temps pour les Sud-Africains de laisser partir l’homme à la robe pourpre. Le prix Nobel de la paix s’est éteint dimanche dernier à l’âge de 90 ans et un dernier hommage lui a été rendu à la cathédrale St George’s du Cap ce samedi 1er janvier. Un lieu symbolique puisque c’est au sein de cette cathédrale qu’il a officié en tant que premier archevêque anglican noir, et c’est de là que sont parties de nombreuses marches de protestation contre le régime de l’apartheid.
Des funérailles tout en sobriété
Il pleuvait des cordes ce samedi matin au Cap, ce qui a fait dire à un agent chargé de la sécurité des obsèques que les anges pleurent Desmond Tutu. La ville du Cap avait néanmoins installé un écran géant pour permettre aux gens de suivre la cérémonie de deux heures -les réseaux sociaux ont également été mobilisés-, mais ils ont été peu nombreux à braver les intempéries. « C’est triste, nous a confié David, Desmond Tutu était un homme du peuple, il aurait aimé la foule, mais nous sommes réunis par nos prières. »
Desmond Tutu représentait une véritable autorité morale pour la nation arc-en-ciel. Pourfendeur de l’apartheid, militant pour les droits des homosexuels ou encore la fin de l’occupation de la Palestine, The Arch, comme l’appellent les Sud-Africains, représentait un véritable modèle.
Desmond Tutu a eu droit à des funérailles nationales, mais il ne souhaitait pas qu’elles soient organisées en grande pompe. Pas de salves de coups de canons par exemple, comme c’est d’habitude le cas dans ces circonstances, et les seuls symboles de l’État sont le discours du président Cyril Ramaphosa, et la remise du drapeau sud-africain par des militaires à la veuve de l’archevêque, Leah.
Une cérémonie en petit comité
Seules cent personnes ont été invitées, pour cause de restrictions dues à la pandémie, mais aussi pour se conformer à la volonté du défunt : Desmond Tutu avait lui-même supervisé la préparation du dispositif, il y a quelques années, afin que les Sud-Africains conservent de lui l’image d’un homme pieux et simple. Il avait ainsi choisi de faire lire un passage de l’évangile selon Saint-Jean où Jésus s’adresse à ses disciples en leur enjoignant de « s’aimer les uns les autres comme je vous ai aimé ».
L’orgue a accompagné les prières et des lectures de la Bible faites par des proches de l’archevêque, sur le chœur de la cathédrale, habillés en violet, le tout entrecoupé de chants religieux et de brèves interventions. La fille de Desmond Tutu, Naomi Tutu, elle aussi révérent, a tenu à remercier les prises d’hommages qui ont suivi l’annonce de la mort de son père. L’archevêque de Canterbury, chef de l’Église anglicane a, lui, dans un message enregistré salué « un géant, un exemple extraordinaire de la nation arc-en-ciel ».
Après deux heures de messe, le corps de Desmond Tutu a été escorté par certains de ces proches vers son lieu de crémation. Desmond Tutu a choisi plus exactement, l’aquamation, un procédé qui consiste à dissoudre le corps par l’eau, réputé plus écologique. Desmond Tutu voulait donc rester un militant pour le climat jusqu’au bout. Ces cendres reposeront ensuite dans la cathédrale Saint-George’s. Desmond Tutu avait refusé d’être inhumé avec les autres dignitaires anglicans dans le cimetière de Durban-ville qu’il considérait comme un cimetière de l’apartheid.