Au Congo, les oncles ont perdu de la valeur auprès de leurs neveux

Il fut une époque au Congo où les oncles étaient très importants dans une famille. Ils étaient toujours à l’écoute de leurs neveux, considérés dans certains département du sud, plus importants que leurs propres enfants. Combien de congolais aujourd’hui cadres n’ont-ils pas été élevés par leurs oncles ? Mais depuis 1997, les oncles ont perdu de la valeur aux yeux des neveux qui arrivent même à les faire tuer avec l’accusation gratuite de sorcier. C’est le déclin du tissu social.
Si au nord du pays, c’est le patriarcat qui domine, au sud, c’est le matriarcat. Des oncles maternels ont joué à une certaine époque le rôle de père sur leurs neveux et leurs propres enfants devraient recourir à leurs frères de leurs mères. Un papa sudiste avait plus de la considération pour son neveu que son propre fils.
Dans la Bouenza par exemple, les Béembés avaient plus de la considération pour la famille maternelle que paternelle. Un enfant qui passait les vacances scolaires chez son oncle paternel rentrait le plus souvent sans grand-chose contrairement à celui qui les passait chez l’oncle maternel. Et il était facile pour le neveu de remarquer le peu d’amour que lui donnait son oncle paternel.
L’oncle d’aujourd’hui est le plus souvent rejeté par les neveux, lesquels qui font preuve d’ingratitude aussi. Après avoir supporté les études des neveux, l’oncle est parfois soupçonné de sorcellerie alors que la vraie sorcellerie aurait été pour lui de ne pas s’occuper de ses neveux.
Des neveux qui écartent les oncles à leur mariage, de peur de la sorcellerie. Des oncles vivant dans la précarité qui ne bénéficient plus du soutien de leurs neveux à cause d’une prophétie pastorale. La destruction spectaculaire du tissu social est à la base du repli de certains oncles qui préfèrent accorder toute leur attention à leurs propres enfants. Une catastrophe qui s’est installée après le coup d’État de 1997 et surtout la prolifération des églises de réveil.