Brazzaville, c’est aussi Kinshasa

 Brazzaville, c’est aussi Kinshasa

Il y a un contexte qui s’alourdit entre Kinshasa et Brazzaville. Tous les télégraphistes qui transportent haine et venin ont trouvé un exutoire commode. On assiste à une véritable montée en puissance dans le déchaînement issu de la vérité tirée d’une boule de cristal, qui établit une connivence entre MM. Sassou Nguesso et Paul Kagamé. Plus Brazzaville et Kinshasa se taisent pour éviter une escalade, plus ça dégaine d’un côté comme de l’autre.

Au lieu de dissiper le malentendu, on le laisse aller crescendo sûrement jusqu’à un point de non-retour peut-être. La moindre des sagesses vaut par l’intérêt bien compris de ne jamais avoir de la nervosité aux frontières.

Si nous pouvons comprendre que des frères traumatisés depuis des longues années par le Rwanda via les milices M23 s’émeuvent de ce que Brazzaville développe des relations dont le champ chaque jour plus grand ouvre sur des inquiétudes, on ne saurait comprendre et encore moins accepter des insultes touchant le Président Sassou Nguesso, même si nous connaissons la portée vertigineuse des abysses de l’échec du pouvoir dont il est le métronome.

Dans le même état, il est inélégant et même fâcheux de voir des Brazzavillois et autres citoyens du Congo-Brazzaville, au nom de la légitime réciprocité, balancer des noms d’oiseaux sur le Président Félix Tshisekedi, simplement parce qu’ils s’offusquent du traitement infligé à leur pays et à leur Président, par des sœurs et des frères de Kinshasa et de la RDC.

Que font les responsables politiques des deux pays ? Où diable sommes-nous aller trouver l’inconscience qui a conduit à l’offrande du pouvoir, à des responsables politiques bouchés qui le nez dans le guidon nous conduisent vers la perte ?

A qui la faute inouïe de voir sans réagir des peuples de deux pays éternellement plongés dans le chaos social que la seule incompétence ne saurait justifier, s’écharper comme des malotrus. Il y a jour après jour des faits éloquents qui signalent une volonté forcenée d’autodestruction de ces deux pays frères, sans que personne ne trouve à dire.

Il faut savoir raison garder. S’il y a fâcherie entre les deux Etats, la diplomatie devrait intervenir automatiquement, des contacts devraient avoir lieu, quitte à convoquer les ambassadeurs dans les pays respectifs, afin de dissiper tout malentendu.

La République du Congo est un Etat souverain et a le droit d’entretenir des relations diplomatiques avec n’importe quel Etat. Aussi, la République Démocratique du Congo qui est un pays avec lequel le Congo-Brazzaville entretient des relations séculaires de bon voisinage, a le droit pour sa sécurité, de demander au Président du Congo-Brazzaville, des explications sur les relations que son pays entretient avec un Etat qui aurait des velléités impérialistes sur son territoire.

L’irresponsabilité qui mérite d’être dénoncée est celle de ceux qui jettent dans l’opinion, le poison des certitudes non avérées. A l’heure des réseaux sociaux, agir de la sorte, c’est faire atterrir une immense montgolfière de galéjades et fabriquer des tobogans d’inepties, dans un capharnaüm où tous les niveaux d’interprétation et de profils psychologiques s’en donnent à cœur joie.

Ceci étant, il est tout simplement inintelligent de vouloir, sans tenir compte du contexte, lancer des poursuites judiciaires à l’encontre de ceux qui auraient tenu des propos injurieux à l’endroit des deux Présidents. La bêtise de cette démarche est du même tonneau que les allégations tenues par ces irréfléchis.

Aujourd’hui, l’atonie que développent les Présidents Sassou Nguesso et Félix Tshisekedi, fait que des éléphants qui ont maille à partir avec des moustiques qui n’aiment pas les Bantous, nous harcèlent chaque jour depuis un moment qui commence à trop durer.

Epargnez les peuples des deux Congo de cette diplomatie abjecte qui place les populations à portée d’insultes venant de ceux pour lesquels la retenue est une terre étrangère.

Il est temps que tous les chantres du « Sassouisme » et du « Fatshi béton » qui nous ont habitués à enfourcher le cheval de la propagande en opposition à l’enflure de la pensée, sonnent enfin les cloches de Jéricho, afin de ramener le calme entre les deux peuples.

Que Dieu bénisse les deux Congo.

Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen
Email : ldzaba@gmail.com

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