Centrafrique: « Chacun veut avoir une position dominante à l’Assemblée »

 Centrafrique: « Chacun veut avoir une position dominante à l’Assemblée »

En Centrafrique, 50 circonscriptions sur 140 étaient appelées à voter ce dimanche 23 mai pour des élections législatives débutées le 27 décembre 2020, mais fortement perturbées par les groupes armés. Il s’agissait donc d’élections partielles : le 2e tour pour 42 circonscriptions, et 8 autres « résiduelles », dans lesquelles un nouveau premier tour était organisé.

Le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme, malgré quelques incidents isolés, selon les informations disponibles, un seul bureau de vote n’a pas pu ouvrir. Pour le président de l’Assemblée nationale des élections, Me Mathias Morouba, le bilan de ce troisième tour est par conséquent plutôt positif. Pour lui, une nouvelle page se tourne, dans l’histoire du pays.

Nous avons été informés de ce qu’il devait y avoir une menace de la part de la CPC, qui ont interpellé certains agents électoraux et qui ont retiré des procès-verbaux des opérations de vote. Mais finalement, nous avons trouvé une solution en leur envoyant d’autres procès-verbaux qui étaient en réserve. D’un autre côté, nous avons aussi vu une forte mobilisation des forces de défense et de sécurité. Grâce à la Minusca, nous avons reçu une bouffée d’oxygène en ce qui concerne la logistique. Et pour le moment, notre pays vient de passer une autre étape dans son histoire. Celle des élections de 2021. Et nous espérons qu’après ces élections, nous finirons par organiser les élections locales, notamment, et municipales.

Dans le 3e arrondissement de Bangui, au quartier PK5, pouvoir et opposition se disputent deux sièges. La campagne a battu son plein jusqu’à la dernière minute. Bien que l’Assemblée nationale semble déjà acquise au pouvoir l’enjeu reste important, dit Ali Ousmane, coordinateur du Réseau d’observateurs « Arc en Ciel » : « Chacun veut avoir une position dominante à l’Assemblée. Il y a l’opposition qui veut faire une percée. Il y a aussi le parti au pouvoir qui veut aussi faire un effort pour conserver son avance. »

Permettre au MCU, le parti au pouvoir de conforter sa majorité, c’est le souhait de Denis Ndenere, secrétaire général d’une association de soutien au président Touadéra : « Si on n’a pas assez de députés, comment peut-on approuver les textes qui peuvent aller pour le développement du pays. Si le professeur Touadéra emporte la majorité, ça veut dire que le peuple est derrière lui. Ce que nous attendons de lui, c’est le développement et la sécurité. »

Dans le 3e arrondissement de Bangui, les opposants se sont rangés derrière la candidature d’Abdoul Karim Meckassoua. Pour Issa Souleymane, conseiller politique de l’URCA le parti d’Anicet Georges Dologuele, une opposition forte, c’est plus de démocratie : « On ne peut pas être le seul chef dans le pays. La MCU n’a pas pensé à ça […] Il faut qu’il y ait le partage du pouvoir avec l’opposition, la société civile et les forces vives de la nation. »

Le verdict ne devrait pas tarder. La Cour Constitutionnelle a désormais huit jours pour proclamer les résultats provisoires.

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