Ces automates qui président à nos destinées

Le coup de marteau rouillé du Président Biya aux USA a été un moment sympathique qui déroge de l’apathie habituelle des vieux chefs d’états dans la fourchette qui va de 75 ans et au-delà.
Il est courant en effet de constater une sorte de pause dans le travail exigeant de la réalisation du pays. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est amusant de s’esclaffer devant un Président qui a passé près de 40 ans à la tête d’un Etat qui s’extasie parce que un ses pairs aurait touché le revers de son costume.
Au fil des années, une autre relation avec le temps s’installe. Les mondanités et tous les délices qui vont avec, envoûtent comme les délices de la sexualité de fin de vie. Dans le pire des cas, on note même une sorte d’apesanteur dans la compréhension des charges.
Ainsi, pendant que le pays se désole, des gus s’affirment. La chose passe par la manipulation du vieux chef que l’on flatte en se gaussant. Bien entendu, le plaisir qu’on a à s’amuser à ses dépens est proportionnelle à la peur qu’il inspirait il n’y a pas si longtemps.
Bien entendu, les nouveaux caïds jouent à s’intimider, persuadés que la succession se joue au cran. La propagande par la télévision et la radio nationales faussement louangeuses, entretiennent le charme sur le vieux chef de moins en moins alerte du ciboulot et naturellement de moins en moins exigeant.
C’est détestable. Soulignons pour ne pas être systématique, qu’il est des cas exceptionnels où l’on voit des octogénaires lucides vaillants, animés par mille projets dont la vaillance est saluée par un peuple reconnaissant et protecteur. Mais je l’ai dit, c’est une coquetterie du destin obsédé, on le voit souvent par un contre-pied contre le constant !
A la vérité, dans une Afrique où mourir au pouvoir se signale beaucoup quand le patron décline, la chance c’est d’avoir un premier ministre chef de gouvernement qui ait du caractère et une autorité reconnus. Il pourrait palier à la déshérence du pouvoir. Le constat ne porte pas vers cela à des rares exceptions près.
C’est vrai, bien souvent ce sont des gens avec une âme d’eunuque, sorte de tenant lieu appliqué à plaire à son patron et aux poids lourds du système, qui bien souvent le méprise, mais qui se console en se disant, il y a au moins une chose que les annales du pouvoir retiendront, il aura été premier ministre et ça, dans des pays où le pouvoir ne se partage pas. Il aura été à un doigt du pouvoir essentiel. Simple illusion !
Mais trêve de détails et disons tout simplement qu’il est souhaitable que le citoyen de base africain retrouve l’élan patriotique de la période de l’indépendance. Certaines exagérations pourraient être contenues.
Que Dieu bénisse le Congo
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen