Ces jeunes des régies financières qui construisent des villas de luxe en six mois dans Brazzaville-Nord

Ils ont entre 25 et 35 ans, travaillent au Trésor Public, aux Impôts, à la CCA et mènent une vie d’opulence ne correspondant aucunement à leurs salaires. Ils sont empêtrés dans des combines qui leur permettent de se faire des millions mensuellement. Dans les quartiers nord de Brazzaville, on peut constater comment ils construisent en des temps records des villas qu’un cadre honnête ne peut s’offrir en cinq ans de fonction.
Au Congo, le feu vert des détournements a été donné à toute personne aspirant à une réussite express. Des jeunes cadres généralement originaires du nord qui atterrissent dans les régies financières n’ont pas pitié de l’État et amassent des richesses colossales.
Dans la majorité des quartiers nord de Brazzaville, des populations modestes assistent avec peine comment l’argent du pays est pillé par un groupe de personnes. Des villas R+1 ou +2 poussent en moins de six mois devant elles pendant qu’elles ont du mal à joindre les fins du mois.
Gaston Yoka de 57 ans et fonctionnaire de l’État qui vit dans sa maison inachevée à Nkombo voit comment des jeunes de moins de 30 ans s’offrent des villas de luxe en un temps record. Ils n’ont que pour la plupart moins de 10 ans dans la fonction publique.
« Tout le quartier sait que ce sont des voleurs ! Mais que faire ! Cela a été normalisé dans ce pays et certains les appellent même Mopao ! » fait remarquer Gaston qui rappelle qu’autrefois, le Congolais était un citoyen exemplaire qui ne vivait que de son salaire, mais qui a été rendu malhonnête par le pouvoir de Sassou Nguesso.
Au Trésor Public, par exemple tous les jeunes voleurs sont connus de tous et bénéficient de la couverture de la direction. L’un des jeunes aurait même volé 10 dans les 100 millions appartenant à un chef qui lui avait demandé de convoyer ses fonds sur Pointe-Noire. Ce chef lui aurait lâché tout simplement : « petit voleur ! »