Cuvette : 231 milliards volés pour la construction imaginaire d’une prison, brasserie et une route de 137 kms

La saga des détournements des fonds publics au Congo est une montagne infinie qui est très loin de prendre fin sous le règne de Denis Sassou Nguesso. Plus de 231 milliards de francs Cfa ont disparu dans la nature alors qu’ils ont été décaissés pour la construction d’une Brasserie à Oyo, d’une prison moderne à Owando et d’une route de 137 kms dans la Cuvette inexistantes à ce jour. Entre les heureux bénéficiaires de cette arnaque se trouvent Jean Jacques Bouya, Isidore Mvouba et Emmanuel Yoka.
Dans la liste des 20 milliardaires africains que vient de publier Forbes, aucun Congolais n’y figure, mais cela ne veut pas dire que le Congo manque des milliardaires. Ce petit État pétrolier d’Afrique Centrale regorge une centaine de milliardaires, tous originaires de la Cuvette , mais qui ne peuvent en aucun cas être reconnus par Forbes du simple fait qu’ils sont tous des voleurs.
Ces milliardaires Congolais le sont devenus grâce aux détournements sauvages des ressources étatiques et en sont aussi orgueilleux au vu de leur comportement dans la société. Si les uns s’enrichissent grâce au pétrole, d’autres se servent directement au Trésor Public ou via diverses sociétés. D’autres encore, profitent juste des projets fictifs pour se faire des poches.
Ce sont les cas de l’ex ministre de la justice et bourgeois Mbochis, Aimé Emmanuel Yoka, du président du parlement Isidore Mvouba et du ministre Jean Jacques Bouya.
Construction fictive de la prison moderne d’Owando à 5 milliards
Aimé Emmanuel Yoka, ancien ministre de la justice et oncle bourgeois de Denis Sassou Nguesso vit les derniers jours de sa vie au calme après avoir détourné intégralement les 5 milliards débloqués à l’époque pour la construction d’une prison moderne à Owando dans la Cuvette. Un bourgeois voleur ! Eh oui, on en trouve dans la Cuvette Centrale, notamment aux alentours à Oyo.
La construction de cette prison moderne visait avant tout à désengorger la maison d’arrêt de Brazzaville, mais aussi, à offrir des meilleures conditions de détention aux internes. Alors qu’il avait la charge du ministère de la justice, avec le verbe facile et l’orgueil qui le caractérisent, Aimé Emmanuel Yoka, s’est même permis le luxe d’en fournir tous les éléments dans les médias avec en exergue la maquette.
Mais comme toute la malédiction qui suit le régime actuel de Brazzaville, le projet n’est resté que tel. Malgré sa vieillesse ( 89 ans), le bourgeois d’Oyo a volé les 5 milliards disposés pour la réalisation du dit projet.
Brasserie fictive d’Oyo à 18 milliards
Le 4 décembre 2013 à Pointe-Noire, Isidore Mvouba, alors ministre d’État en charge du développement industriel et de la promotion du secteur privé, visitait en compagnie de Jean-Paul Lafranchi, les installations de la Bralico à Mont-Kamba. Une nouvelle Brasserie qui allait ravitailler en alcool et boisson la capitale économique et les départements environnants. Dans la foulée, on annonçait aussi la construction d’une autre Brasserie à Oyo dans la Cuvette.
Depuis 2013, la fameuse brasserie dont la première pierre a été donnée par lui-même Denis Sassou Nguesso, n’a jamais vu le jour. Pour sa construction, Isidore Mvouba avait dépouillé la CNSS de 18 milliards de cfa comme part de la république.
Ces 18milliards ont fini dans les poches de l’enfant terrible de Kindamba qui pour une première fois a arnaqué les Mbochis sur leur propre terrain de prédilection. Comment peut-on se vanter partout du patriotisme de Sassou Nguesso s’il est capable de priver son propre village d’une Brasserie, bien conscient du goût pour la boisson de ses habitants.
Route fictive de 137 kms à 200 milliards dans la Cuvette
Pour une première fois au Congo, un député proche de la majorité et de surcroît Mbochis a osé dire tout haut ce que tous les autres pensent tout bas. Habitués à ne rien faire et proposer au parlement, les députés nommés par Sassou lors des dernières législatives ont été tous surpris de voir leur camarade Jean Claude Ibovi accusé les membres du gouvernement de détournements des deniers publics et surtout d’incompétence.
Sa cible ( qui est aussi celle de tous les Congolais) a été le ministre des Grands Travaux et neveu du chef de l’État, Jean Jacques Bouya qui rêvait de devenir le Haussmann de la Cuvette.
Impliqué dans presque tous les scandales financiers du Congo, Jean Jacques Bouya a assisté en direct devant toute l’assemblée et ses collègues ministres comment il a été officiellement accusé de voleur par un député, qui du reste à plaider auprès de Clément Mouamba sa démission de son équipe.
Dans une intervention anthologique, Jean Claude Ibovi a rappelé au premier ministre et son équipe que le pays est dans le chaos total à cause de leur incompétence.
La révélation la plus scandaleuse faite par Jean Claude Ibovi est la route inexistante de 137 km construite et inaugurée par Jean Jacques Bouya et qui aurait coûté au Trésor Public 200 milliards. Dans un pays normal, Jean jacques Bouya serait mis en examen et demis du gouvernement. A l’heure où Denis Sassou Nguesso agenouille face au FMI, l’arrestation de Bouya serait signal positif pour cette institution.