Désignation du président de la Céni en RDC: impatience et lassitude des Congolais

 Désignation du président de la Céni en RDC: impatience et lassitude des Congolais

Les confessions religieuses ne se sont toujours pas accordées sur le nom du futur président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le délai leur accordé par le président de l’Assemblée nationale est dépassé largement. Catholiques et protestants font bloc contre la candidature de Denis Kadima présentée par l’Église kimbanguiste et soutenue par six confessions religieuses. La crise s’enlise et la situation agace davantage les Congolais.

Vicky se déclare profondément croyant. Il suit avec intérêt la bataille autour du contrôle de la commission électorale. Il est conscient que la tâche n’est pas facile, mais il a encore foi dans les chefs religieux. « Ils doivent s’entendre. Ils doivent être exemplaires. Ils sont nos pères spirituels. Si la désignation du président de la Céni a été confiée aux hommes de Dieu, c’est pour préserver la paix ».

Eric est artiste plasticien. Il parcourt les rues de Kinshasa pour vendre ses tableaux. Les sujets sur le processus électoral alimentent ses conversations avec ses collègues et parfois avec ses clients. Marqué par les tensions électorales en 2018, il espérait que les choses iraient de mieux en mieux. Et il en veut aux chefs religieux.

« Ils seront responsables du glissement du calendrier électoral qui peut arriver en 2023. Ils bloquent les choses alors que le temps passe. Je demande au bureau de l’Assemblée nationale d’aller de l’avant. On ne peut pas bloquer tout le monde à cause d’un groupe de gens ».

Même sentiment pour Jean, la quarantaine révolue. « Nous sommes très mécontents. Ça décourage. Ça ternit l’image de l’Église. L’Église ne peut pas s’investir à fond dans ce dossier. Le rôle des ecclésiastiques, c’est la parole, l’évangile. Ils doivent évangéliser les politiques. En s’ingérant davantage, ils font de la politique. Ils cessent d’être Église au milieu du village et c’est grave ».

Entre-temps, les jours qui passent étalent davantage les dissensions entre les chefs religieux. Les vues s’éloignent davantage et le ton devient de plus en plus sec. Ils s’envoient des piques par conférence de presse interposées.

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