Détournement de 9 milliards au Trésor Public

9 milliards de Fcfa ont été disponibilisés par le ministre des finances, ordonnateur principal du budget de l’Etat, pour supporter les charges incompressibles de certaines structures étatiques, notamment les hôpitaux Blanche Gomes, Djiri et autres structures à budget de transfert.
Les fonds sortis de la Banque centrale à Brazzaville, ont malheureusement été utilisés à d’autres fins autre que l’objet. Cela s’appelle détournement de chapitre.
À la direction générale du Trésor, où nous avons discrètement approché plusieurs sources, des langues se délient: » Des directeurs du Trésor se sont permis de détourner ces fonds pour payer des chapitres non autorisés, tels que des opérateurs économiques ayant des arriérés de 2017… », confient, unanimes, nos sources. Pourquoi avoir payé des arriérés de la dette commerciale alors que le gouvernement vient de programmer le règlement des dettes n’excédant pas 50 millions de fcfa?
Pourquoi ces directeurs ou fondés de pouvoir ont donc tenu à passer outre cette normalité en matière de finances publiques pour défier l’autorité de l’argentier congolais? «
« Il n’ y a rien pour rien ici, au trésor « , s’empresse de relativiser une source ayant requis l’anonymat. Cette pratique, irrégulière en matière de finances publiques, a été davantage proscrite par le ministre des Finances, Rigobert Roger Andely.
Il paraît que la pratique de rétrocommissions de l’ordre de 30% voire 40% reste en vigueur à la direction générale du trésor, surtout lorsqu’il s’agit de payer un opérateur économique. Pour s’assurer que l’opérateur économique va respecter son engagement de versement de rétrocommissions, une caissière peut être invitée par un fondé ou directeur à venir effectuer le paiement dans le bureau de ce dernier, explique un opérateur économique.
Selon un fin connaisseur de la situation du Trésor, « en l’absence d’une fondée de pouvoir, malade, qui joue souvent le rôle de censeur auprès du directeur général du trésor, âgé de plus 80 ans et qui présenterait une baisse de la vue, ces directeurs et fondés en auraient profité pour faire signer des ordres de décaissement « irréguliers » à leur chef. Vrai ou faux?
Aux dernières nouvelles, les fins limiers de la police congolaise, en matière d’investigation, sont à pied d’œuvre. Les présumés coupables auraient déjà été convoqués.
A.Ndongo, journaliste économique et financier