Diplômé et vendeur de foufou au marché , la vie des jeunes qui refusent d’adhérer à la Loge

Réussir dans les affaires ou faire valoir ses compétences dans administration publique est devenu un parcours de combattant au Congo. Les hommes politiques ont crée un système de soumission qui passe par l’adhésion à la Loge maçonnique où la règle principale est la non violence entre les frères. Des jeunes qui refusent de suivre ces bêtises maçonniques finissent pour les moins chanceux comme vendeurs au marché avec leurs diplômes en poche.
Au marché Total de Brazzaville, il n’est plus surprenant de voir des hommes mélangés aux femmes entrain de vendre. Ils ont appris à se lancer dans un secteur qui était réservé à nos mamans, sœurs et tantes à cause du manque d’opportunités au pays.
Guy Brice M, qui a pu décrocher une licence en économie à Marien Ngouabi a vu comment ses collègues de promotion sont devenus cadres à la SNPC, TOTAL etc grâce à leurs origines de la Cuvette pour certains et d’autres d’avoir fait allégeance à la Loge maçonnique. Lui a refusé de devenir franc-maçon et n’a pas malheureuse un poteau, son nom sudiste ne l’aide pas non plus.
C’est au marché Total qu’il gagne sa vie en vendant du foufou, un secteur jadis chasse gardée des femmes. Guy Brice M, n’est pas un complexé et assume sa situation bien que son vœu est celui de faire valoir comme il se doit ses aptitudes. « Mes collègues de la FAC me voient souvent ici entrain de vendre et aucun d’eux ne m’a jamais rien proposé » relate Guy Brice qui nourrit deux bouches.
Le tribalisme, régionalisme sont devenus importants dans un CV lors de la recherche d’un boulot au Congo. « Quand dans un pays, vous voyez des jeunes diplômés devenir des vendeurs au marché, il faut vous poser des questions sur ses dirigeants » estime Fabrice, un autre diplômé de Marien Ngouabi qui vend les médicaments génériques à Siafoumou.
Roger B, lui s’est lancé dans le commerce des animaux sauvages qu’il achète dans le Pool et le Grand Niari. Sa table au marché Total est fréquentée par ses amis de la FAC qui le supplient d’insister dans la recherche du boulot selon ses connaissances. Mais lui se dit fatigué des humiliations subies où on lui rappelle chaque fois ses origines sudistes.
« Les moins brillants à la FAC sont les bureaux et les plus brillants au chômage ou vendeurs dans les marchés du pays, ou ont quitté le pays » nous confie Glad, qui a choisi Dakar au Sénégal comme pays de résidence. Dans ce pays, ses compétences ont été valorisées et il travaille dans une société française de la place. Il explique comment au Congo toutes les portes lui étaient fermées, mais une fois à Dakar, il a eu un boulot après juste un mois de séjour.