Économies de gaz: soulagement en Allemagne après l’accord à Bruxelles

Après cinq jours de vifs débats, les États membres de l’Union européenne se sont mis d’accord pour réduire leur consommation de gaz de 15%. Le texte comporte des exceptions pour certains pays. Mais l’objectif, c’est bien d’économiser le gaz en préparation de l’hiver pour aider les pays les plus dépendants, notamment l’Allemagne.
C’est le soulagement qui domine à Berlin, où l’on salue la « solidarité européenne ». En cas de « risque de grave pénurie » – en clair, si la Russie ferme complètement le robinet du gaz -, l’Allemagne pourra en effet compter sur les réserves de ses voisins pour continuer à chauffer sa population et, surtout, faire tourner ses usines.
Car c’est bien là tout le problème : la première économie d’Europe est très gourmande en gaz. Elle en consomme 90 milliards de mètres cubes par an, c’est plus du double de la France. Ce gaz est indispensable à un secteur en particulier : la chimie. Une filière éminemment stratégique parce qu’elle irrigue tout le reste de l’industrie. Sa mise à l’arrêt pourrait provoquer un effet boule de neige sur l’ensemble du continent.
Les Européens volent donc au secours de l’Allemagne. De son côté, le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck a fait une sorte de mea culpa, en reconnaissant que son pays « avait fait une erreur stratégique par le passé » en se rendant dépendant de Moscou. Berlin tire encore 26% de son gaz de Russie, contre 55% avant la guerre en Ukraine.