Emmanuel Macron: «Aux groupes politiques de dire en toute transparence» jusqu’où ils iront

 Emmanuel Macron: «Aux groupes politiques de dire en toute transparence» jusqu’où ils iront

Après avoir consulté les forces politiques du pays, Emmanuel Macron a parlé. Le chef de l’État s’exprimait pour la première fois, ce mercredi 22 juin 2022, depuis les législatives qui ont privé son camp de majorité absolue à l’Assemblée. Il a exclu l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale.

Å la veille du début de sa série de rendez-vous internationaux majeurs, le président de la République a appelé ce mercredi soir les partis politiques français à « dire jusqu’où ils sont prêts à aller » pour bâtir des compromis nouveaux, faute de majorité absolue – il dit qu’il lui manquerait une trentaine de députés.

M. Macron, dont les troupes ont perdu la majorité absolue à l’Assemblée, il l’a clairement reconnu, a exclu l’option d’un gouvernement d’union nationale. Il faudra bâtir « des compromis, des enrichissements, des amendements, mais le faire en toute transparence à ciel ouvert », a-t-il expliqué.

Le chef de l’État se place « dans une volonté d’union et d’action pour la nation qui concerne toutes les forces politiques ». « Beaucoup ont fait part de leur disponibilité » sur des thématiques précises, a-t-il fait remarquer. Et d’ajouter, de manière ambiguë, qu’il croit « possible » de trouver une majorité « plus large et plus claire ». Pour avancer texte par texte, ou en ralliant plus de nouveaux députés que prévu ?

Il faudra clarifier dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations de l’Assemblée nationale sont prêtes à prendre : entrer dans une coalition de gouvernement et d’action ? S’engager à voter simplement certains textes ? Notre budget ? Lesquels ?

« Pour avancer utilement, il revient maintenant aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu’où ils ont prêts à aller », a conclu Emmanuel Macron, qui doit ce jeudi se rendre à Bruxelles, première étape d’une tournée très chargée, tout comme l’est le calendrier du Parlement français.

 

Réactions

Responsabilité et intérêt général : ce sont les deux valeurs auxquelles Emmanuel Macron a appelé les oppositions lors de son allocution. Mais les partis adverses n’ont guère été convaincus par son plaidoyer.

Jean-Luc Mélenchon n’y croit pas. « Le choix n’est pas la ratatouille, c’est un choix », a-t-il lancé, répétant que la Première ministre devrait solliciter la confiance, avant de faire des projets de lois.

« Son discours de la méthode vise à évacuer sa responsabilité et à ne rien changer de son projet », estime Fabien Roussel, prônant un autre plan afin de répondre à l’urgence sociale et aux défis du siècle.

Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national, note néanmoins un changement de ton chez le chef de l’État. Avant de dérouler la ligne de responsabilité qu’entend incarner son parti.

Le nouveau président du groupe Les Républicains, Olivier Marleix, tient aussi sur le point d’équilibre recherché par sa formation : pas d’alternative aux dialogue et au respect, mais sans chèque en blanc.

Yaël Braun-Pivet, candidate à la présidence de l’Assemblée

La ministre des Outre-mer Yaël Braun-Pivet sera la candidate de la majorité à la présidence de l’Assemblée nationale mardi prochain, après un vote commun ce mercredi entre les députés Renaissance, MoDem et Horizons.

L’ex-présidente de la commission des lois, réélue députée des Yvelines, est désormais la favorite pour succéder à Richard Ferrand, défait au second tour des législatives. Ce serait une première, en France, qu’une femme accède au perchoir.

Mme Braun-Pivet l’a emporté lors d’un vote à bulletin secret face au président sortant de la commission des affaires économiques, Roland Lescure, par 105 voix contre 85, et deux votes blancs ou nuls, lors d’un second tour.

Au premier tour, les ex-ministres Barbara Pompili et Joël Giraud, ainsi que Sophie Errante, avaient été éliminés de la course. L’ensemble des députés sera invité à désigner le ou la président(e) de la chambre basse du Parlement le 28 juin.

La phrase fait du bruit. Le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher, a déclaré que la tête de la cruciale commission des Finances à l’Assemblée « devrait revenir » au Rassemblement national.

Il y a un règlement à l’Assemblée nationale qui dit que le président de la commission des Finances doit être issu de l’opposition. Or, je constate que le RN est le premier groupe d’opposition. Donc, elle devrait lui revenir.

De quoi s’attirer les foudres de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale, la Nupes, qui comptait bien sur la digue historique existant entre RN et LR pour imposer un candidat de son camp.

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Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui avait mis au défi la droite de s’entendre avec l’extrême droite la veille, accuse M. Larcher de « détruire le front républicain ».

Retenez ça, toutes les droites, de LREM à LR, en ce mois de juin vont donc mêler leurs voix à l’extrême-droite pour accorder au RN la commission des finances. En détruisant le front républicain, ils ouvrent la porte à une victoire future du RN. La défaite et le déshonneur.

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