Haïti salue la proposition du Kenya de prendre la direction d’une force multinationale

 Haïti salue la proposition du Kenya de prendre la direction d’une force multinationale

Le gouvernement haïtien a accepté la proposition du Kenya qui s’est dit prêt samedi à prendre la tête d’une force multinationale et à déployer des policiers en appui aux forces de l’ordre haïtiennes pour un rétablissement d’un climat sécuritaire en Haïti. Dans la population, l’annonce de Nairobi est accueillie avec prudence.

Quelques heures après l’annonce du Kenya, le ministre haïtien des Affaires étrangères a dit avoir reçu avec beaucoup d’intérêt la proposition kényane qui confirme « la volonté de ce pays frère d’apporter un appui effectif aux forces de l’ordre haïtiennes […] et même de considérer la possibilité d’assumer le leadership d’une force multinationale dès que le Conseil de sécurité des Nations unies aura donné son aval ». Jean Victor Généus a précisé qu’« Haïti appréciait à sa juste valeur cette manifestation de la solidarité africaine ».

C’est « avec plaisir » que le pays accueillera, dans les prochaines semaines, la mission d’évaluation que le Kenya se propose d’envoyer. L’objectif sera d’obtenir des informations pour orienter le mandat de la force multinationale.

Le Kenya a annoncé samedi 29 juillet qu’il était prêt à prendre la tête d’une force multinationale en Haïti et à y déployer 1 000 policiers « pour aider à former et à aider la police haïtienne à rétablir la normalité dans le pays et à protéger les installations stratégiques ». Haïti avait officiellement appelé à une assistance internationale depuis octobre 2022 pour faire face à ses problèmes de sécurité. L’appel avait été relayé à plusieurs reprises par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Accueil mitigé de la part des Haïtiens

Les pays candidats à une intervention militaire ne se bousculent pas. Port-au-Prince semble donc voir d’un bon œil la réponse de Nairobi à l’appel du gouvernement et des acteurs haïtiens. Il faut dire que la situation sécuritaire de la capitale ne s’améliore guère. Le moment de répit observé avec le mouvement « Bwa Kalé » s’est achevé. La violence des gangs a repris de plus belle, et la crainte de l’enlèvement fait plus que jamais partie du quotidien des Haïtiens. Les gangs contrôlent environ 80% de Port-au-Prince.

Dans les rues de la capitale, on accueille la proposition du Kenya avec prudence. « S’ils peuvent aider à combattre les gangs, qu’ils viennent. N’importe quel pays peut venir, d’ailleurs », lance ainsi à son voisin un résident de Port-au-Prince rencontré dans la journée. « Le Kenya a déjà ses problèmes. Je ne vois pas comment il pourrait nous aider », répond ce voisin. Pendant ce temps, dans la capitale haïtienne, plusieurs cas de kidnappings ont été signalés ce week-end.

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