Le 28 juillet 2023, Christophe Moukouéké conduit à sa dernière demeure à Mouyondzi

Moukouéké Christophe, un nom qui rentre en résonnance avec l’histoire politique de notre pays. Servi par une saisissante éloquence, il a imprimé sa marque sur tous les évènements auxquels il a participé.
Que ce soit pendant les cours révolutionnaires de justice comme pendant la conférence nationale souveraine, il apporta des éclaircissements sur l’odieux assassinat qui emporta messieurs Matsokota, Pouabou et Massouémé. Dans cette salle traversée par mille passions, sa capacité de dire, ébranla la salle.
Quand la démocratie et le multipartisme triomphèrent et que parmi les partis les plus significatifs il eût l’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale, Pascal Lissouba porta son choix sur lui pour conduire l’UPADS vers la première élection démocratique demeurée la seule aux dires des Congolais.
Mission accomplie, le candidat de l’UPADS l’emporta de haute main. Le Congo qui avait cru à la fin de la malédiction de la violence consacrant une tradition trentenaire de coup d’état, vit avec regret des secousses violentes perturber le nouveau cours des choses.
Une guerre effroyable qui durait cinq mois et pouvait encore continuer, fit interrompue par des chiens de guerre venus d’Angola et quelques autres pays dont l’intervention fut insolite. On a cité entre autres la DSP de Mobutu qui n’avait pas empêché la chute de son chef et qui venait porter la mort contre les Congolais.

Pascal Lissouba, Christophe Moukouéké, Simon Pierre Kikounga Ngot, Aimé Matsika, Mongounga Nkombo Nguila et plusieurs cadres de leur parti connurent l’exil.
Quand un apaisement se signala, Christophe Moukouéké revint au pays pour remettre le parti sur les rails du combat démocratique. Déjà hélas, le parti avait connu soit par la candeur de quelques cadres peu rompus à la politique et ses perversions, soit par la subtilité de l’adversité agissante, des secousses qui conduisirent à une néfaste atomisation.
Le trop long séjour dans le mono avait fermé bien des gens à l’évidence que c’est l’unité et le plus grand nombre qui ouvrent les portes du succès. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre des observateurs assurer que si l’UPADS avait recouvré son potentiel, rien de ce qui se passe en matière de gouvernance n’aurait pu avoir cours. C’est un fait incontestable que l’opposition manque de vitalité aujourd’hui.

Christophe Moukouéké avait toujours cru à un sursaut possible de l’UPADS. Quand celui-ci s’est signalé, le destin contradictoire en l’occurrence, a emporté l’homme. C’est cet homme que le pays de son père Moukala à Mouyondzi, s’apprête à recevoir ému le 28 juillet 2023.
Il reposera dans l’immense propriété que Moukala lui avait offert et où il avait construit la vaste demeure de ses derniers jours.
Comme d’autres grands hommes avant lui, c’est un pan de l’histoire du Congo qui s’en ira avec lui.
Que son âme repose en paix et que Dieu délivre le Congo.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen