Le Congo, un pays des pénuries

Depuis plus de 24 heures, une grosse panne d’électricité plonge Brazzaville dans le noir. Dans les bureaux, la climatisation ne fonctionne pas, dans les maisons, les frigos et congélateurs sont largement ouverts, prenant de l’air ambiant. Les lampes sont éteintes, et la situation se poursuit jusqu’à ce soir.
Habituellement, les vrombissements de groupes électrogènes devraient signifier le relai par une énergie alternative. Mais, le pays ploie depuis plus de deux semaines sous une importante pénurie de carburant. Les groupes électrogènes sont donc en stand-by. Les commerçants et entrepreneurs doivent grever leur budget d’énergie pour espérer exister. Sinon, les entreprises industrielles, les boulangeries, les menuiseries, les restaurants ou les maisons de commerce voire les centres de formation ou les salons de coiffure sont à l’arrêt.
La société E2C explique qu’un pylône de transport du courant est tombé dans les environs de Pointe-Noire, perturbant ainsi la desserte en électricité sur l’ensemble de la capitale. Le spectacle de longues files d’attente devant les stations service a pour conséquence immédiate l’augmentation du prix de transport en commun, notamment par le phénomène de demi-terrain.
Le prix de la course de taxi est désormais appliqué à la distance ou au facies. Et comme la peine ne suffisait pas pour le petit peuple, la crise d’eau s’est accentuée dans plusieurs quartiers de la capitale. On vit alors de pénuries. Que de pénuries! Pas de courant, pas d’eau et pas de carburant. Comment envisager le développement dans ces conditions ? Même l’agriculture au sens large a besoin de carburant pour les machines, d’eau pour l’irrigation des surfaces à planter et de l’électricité pour les techniques de production, de transformation et de conservation des produits agricoles. @Arsène SEVERIN