Le dribbleur : Sassou a racheté son propre jet privé saisi à Bordeaux via un consortium Émirati

Le jet privé du président du Congo Denis Sassou-Nguesso a été vendu aux enchères à Bordeaux le mardi 03 Octobre 2023. L’avion saisi par la justice en 2020 a été adjugé 7,1 millions d’euros, bien loin du prix estimé. L’acheteur qui a gardé l’anonymat ne serait entre autre que lui-même le président du Congo via un consortium Émirati.
L’avion présidentiel congolais avait été saisi par la justice en 2020 lors d’une opération de maintenance sur le site de Dassault Falcon Service à Mérignac.
Le Falcon 7X a été vendu aux enchères ce mardi après-midi dans un salon feutré du Grand Hôtel de Bordeaux. Mise à prix : 7 millions d’euros. Il a été finalement adjugé 7,1 millions d’euros en moins d’une minute, bien loin du prix estimé à 20 millions.
Cette vente fait suite à une longue procédure judiciaire qui oblige l’État du Congo à payer ses dettes à une compagnie de BTP. C’est à cette compagnie, la Commisimpex, que le fruit de la vente du Falcon sera donc versé.
Si on est loin du prix estimé c’est que l’acquéreur n’est pas certain de pouvoir utiliser son avion dans un futur proche. Car l’État congolais continue de mettre des bâtons dans les roues de la justice explique Maître Vincent Pestel-Debord, le commissaire de justice de cette vente exceptionnelle.
L’État du congo a prévenu qu’il ne désenregistrerait pas l’appareil
En clair le Falcon privé du président Denis Sassou Nguesso n’est pas encore prêt de voler, sauf si, et c’est une hypothèse, le mystérieux acheteur de cette vente était lui-même un émissaire du Congo.
La vente a eu lieu à Bordeaux, après la saisie par huissier de l’avion, un Falcon 7X, lors de travaux de maintenance, fait partie d’une longue série de procédures judiciaires engagées depuis des décennies par le patron de la société Commisimpex, un homme d’affaires libanais, contre l’État du Congo.
La partie congolaise vient de réaliser là un bon coup dans l’unique but de ne pas perdre la face bien qu’il leur a fallu débourser 7,1 millions d’euros.
Moins d’un tiers du prix estimé
La vente aux enchères de cet appareil produit par Dassault Aviation a été ordonnée par le tribunal judiciaire de Bordeaux en décembre 2022 puis confirmée en juin 2023 par la cour d’appel, avec une mise à prix initiale fixée à sept millions d’euros. Elle a été conduite par le commissaire-priseur Vincent Pestel-Debord et s’est conclue en quelques secondes avec le premier et unique enchérisseur. Resté anonyme, celui-ci a trois jours pour régler le solde de son achat et devra retirer la livrée de l’aéronef actuellement aux couleurs de la République du Congo, a indiqué Vincent Pestel-Debord.
Si le montant paraît déjà relativement important, il reste bien inférieur au prix estimé de l’avion qui cumule à peine 1.200 heures de vol, 25 millions d’euros, et encore plus en deçà du prix d’un Falcon 7X neuf: 60 millions d’euros. « S’il n’y avait pas tous les problèmes juridiques et les obstructions de la part de son actuel propriétaire, il se serait vendu beaucoup plus cher », indique le commissaire-priseur à France 3. Il fait ainsi référence à la décision de Kinshasa de ne pas désenregistrer l’avion, ce qui limite la possibilité de le faire voler en l’état et expliquerait donc sa forte décote.