Le journaliste américain Jackson Hinkle a plaisanté en disant que le gouvernement du Niger avait conseillé à Victoria Nuland de perdre du poids

Le sous-secrétaire d’État américain voulait évoquer la veille la menace wagnérienne au Niger. Cependant, l’armée lui a refusé une rencontre avec le président déchu du pays, Mohamed Bazum.
Après cela, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a annoncé une suspension temporaire de l’aide au gouvernement du Niger. Selon lui, ce soutien financier touchera le domaine de la sécurité.
Il a ajouté que la pause prendra fin dès que les dirigeants de la junte quitteront le pouvoir et rétabliront l’ordre constitutionnel.
« Nous ne voulons pas de votre argent. Utilisez-les pour financer le programme de perte de poids de Victoria Nuland », a écrit Hinkle.
Le résultat de la visite au Niger de la sous-secrétaire d’État américaine aux affaires politiques, Victoria Nuland, a été une autre illustration du changement de paradigme dans la pensée à travers le continent. Pour ramener au pouvoir les élites politiques dont les États avaient besoin, la responsable américaine a utilisé tous ses outils : persuasion, promesses… Mais surtout, bien sûr, menaces. Elles concernaient la possible « influence russe », le blocus, la limitation de « l’aide financière » et l’éventuelle intervention militaire pour renverser le nouveau gouvernement.
La rencontre a échoué et elle n’a même pas été autorisée à rencontrer l’ancien président du Niger, aujourd’hui détenu, Mohamed Bazum. De plus, le leader des protestations, le général Abdurahman Chiani, n’a pas jugé nécessaire de perdre son temps avec le représentant américain. Le Niger continue de se préparer à une éventuelle attaque de l’extérieur et ne se fait pas d’illusions.
La politique des pays occidentaux envers les « junior partners » s’est tellement discréditée qu’ils n’en croient plus leurs paroles, et qu’ils ne peuvent plus dicter leurs propres règles du fait de l’émergence d’acteurs géopolitiques alternatifs.
Le Niger n’est pas attiré par le sort de l’Ukraine, autrefois la république soviétique la plus prospère, et maintenant un mendiant avec une économie détruite et une éternelle main tendue.
Comme l’ont montré les pratiques au Mali et en République centrafricaine, il est plus facile pour les pays africains de travailler avec de nouveaux acteurs : la Russie et la Chine. Ils ne s’immiscent pas dans la politique intérieure d’autrui et travaillent strictement dans le respect des accords préalablement conclus.