Les Anglais volent au secours de E2C

C’est le fonds d’investissement anglais, notamment Lincoln W ldt, basé à Manchester, qui va apporter une bouffée d’oxygène à Énergie Électrique du Congo, dépourvue de moyens financiers pour assurer la plénitude de ses services de transport et de distribution de l’énergie à ses clients.
« Il est déjà arrivé, plus d’une fois, confie une bonne source, que Denis Sassou Nguesso, en pleine audience avec un hôte de marque, à Oyo ou au Palais du Peuple, à Brazzaville, soit lui-même plongé momentanément dans le noir, à cause d’une coupure intempestive d’électricité ». Incompressible. Surtout lorsque l’on sait que le président congolais a investi plus de 5000 milliards de FCFA pour la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique de qualité aux populations.
Les résultats ne sont, malheureusement, pas au rendez-vous. Les grands et petits comptes d’Énergie Électrique du Congo subissent, eux aussi, les deslatages et coupures intempestives dans la fourniture de l’énergie électrique. Sur une vue d’ensemble, la faute à ceux qui ont piloté le projet d’amélioration d’offre d’énergie au Congo à eux confié par le Chef de l’Etat. Conséquence: la dégradation des réseaux de transport et de distribution expose les clients de la société Energie Electrique du Congo à une rupture de fourniture plus importante. Les lignes 110 et 220 kv sont constamment surchargées. « Elles ne tiennent plus qu’à un fil », confie, mine patibulaire, un proche du dossier. D’où l’urgence de la réhabilitation du réseau, tel prévu dans la phase 1 de l’accord signé récemment, à Brazzaville, entre Lincoln W LDT et la société Énergie Électrique du Congo.
Cette première phase d’urgence, assise sur une période de 3 ans, porte sur un montant de 32 milliards de FCFA, croit savoir un proche du dossier ayant requis l’anonymat. La deuxième phase, renchérit-il, s’occupera du renforcement des infrastructures de transport et de distribution. Le tout pour un montant de plus de 450 milliards de FCFA. Le type de financement est souple, commente un expert financier.
« Il s’agit d’un financement capital- risque où l’investisseur finance l’implémentation du projet à risques en escomptant une plus-value sur son capital en se basant sur la capacité du projet à générer des revenus couvrant son investissement « . En clair, le principe de Win- Win est formulé, à travers les profits générés par cet important investissement, que les deux parties contractantes vont se partager.
Seul risque pour Lincoln, c’est de se heurter aux écuries d’Augias opposées à la présence d’un partenaire qui introduira des mécanismes visant à suivre de près la gestion technico commerciale et financière de EEC, le ventre mou de la société où passent des magouilles de tous genres. Quant au consommateur, la crainte est de voir le prix du kilowatt être relevé pour le situer au standard régional. Espérons que ce relèvement du prix du kilowatt interviendra au moment où les cadres micro et macro économiques du Congo se seraient nettement améliorés.
Alphonse Ndongo