L’OIT revoit ses prévisions de reprise de l’emploi à la baisse

La pandémie de Covid-19, qui a provoqué la mort de plus de 5,5 millions de personnes dans le monde, continue de peser lourdement sur la reprise de l’emploi. À tel point que l’Organisation internationale du travail (OIT), a revu, lundi 17 janvier, ses prévisions à la baisse par rapport à l’année dernière.
L’OIT prédit un avenir noir pour l’emploi pour les années à venir, avec une « augmentation préoccupante de la pauvreté et des inégalités ». Le rapport de l’organisation onusienne sur les tendances 2022 publié ce lundi prévoit désormais « un déficit global en heures travaillées équivalent à 52 millions d’emplois à temps plein par rapport au quatrième trimestre de 2019 ». C’est deux fois plus que les prévisions de mai 2021.
« Deux ans après le début de la crise, les perspectives demeurent fragiles et le chemin de la reprise s’avère lent et incertain », a constaté Guy Ryder, le directeur général de l’OIT. Particulièrement touchés par les restrictions sanitaires, de nombreux employés du tourisme et des voyages internationaux sont obligés de trouver un travail dans d’autres secteurs.
De plus, l’OIT estime à 207 millions le nombre de chômeurs dans le monde cette année, soit plus de 20 millions de chômeurs en plus par rapport à 2019.
Certains pays s’en sortent mieux que d’autres
Le marché du travail dans les économies à revenus élevés comme l’Amérique du Nord et certains pays d’Europe montre des signes de reprise encourageants. En revanche, les perspectives sont plus pessimistes en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et dans les Caraïbes, où les revenus sont plus faibles.
« Nous ne nous remettrons pas de cette pandémie sans une reprise de grande envergure du marché du travail. Et pour être durable, cette reprise doit se baser sur les principes du travail décent, y compris en matière de santé et de sécurité, d’égalité, de protection sociale et de dialogue social », prévient Guy Ryder, directeur général de l’OIT.
Enfin, l’emploi des femmes devrait être particulièrement affecté dans les années à venir, indique le rapport, ainsi que celui des jeunes, dont les écoles ont été fermées de longues périodes, surtout ceux qui n’ont pas accès à internet.