Luanda juge comme une provocation de mauvais goût de Sassou envoyer Kiki reçevoir Joao Lourenço

Il s’est tenu dans la capitale congolaise Brazzaville un sommet de la CEEAC qui visait à aborder la situation sécuritaire du Tchad au lendemain de l’assassinat du Maréchal Idriss Deby Itno. En l’absence du nouvel homme fort Mahamat Deby Itno qui a délégué son premier ministre, cette rencontre a connu la présence de quelques chefs d’État dont l’Angolais Joao Lourenço, arrivé le même jour et qui a été reçu au pied de l’avion par le fils du chef de l’État congolais Denis Christel Sassou Nguesso, fraîchement bombardé ministre de la coopération. Pour Luanda, cet acte est une provocation de mauvais goût de Sassou Nguesso qui n’appréciait pas les bonnes relations entre le défunt Guy Brice Parfait Kolelas et le dirigeant angolais.
A Luanda, on murmure que Denis Sassou Nguesso veut jouer avec le feu et qu’il ne doit jamais oublier que c’est grâce aux troupes angolaises qu’il a réussi son coup d’État en 1997. Du côté de Brazzaville, on estime que Sassou Nguesso veut déjà mettre son fils en orbite dans la logique des monarchies d’Afrique Centrale, d’où l’ignorance faite au ministre des affaires étrangères et aux présidents des deux chambres pour accueillir Joao Lourenço.
Mais à Luanda, on reste ferme sur cette attitude du Congolais qu devrait avoir des égards envers les autorités angolaises qui tiennent son pouvoir. Avant de se lancer à la présidentielle du 21 Mars dernier qui lui a coûté aussi la vie, l’opposant Guy Brice Parfait Kolelas, avait reçu le soutien de Luanda. Un soutien que le clan d’Oyo avait vu d’un mauvais œil,craignant une révolte des quartiers sud après la proclamation des résultats donnant Sassou Nguesso vainqueur.
Le clan d’Oyo qui devrait sortir sa milice pour étouffer ses probables contestations aurait donné de bonnes raisons à une intervention de l’armée angolaise en faveur de Kolelas. Un remake de 1997, mais inversé.
Certaines sources à Kinshasa comme à Luanda affirment que Joao Lourenço aurait fait le déplacement de Brazzaville qu’après un entretien téléphonique avec Felix Tshisekedi. Il aurait décliné préalablement l’invitation de Mpila, et c’est son ministre des affaires étrangères qui aurait été choisi pour faire représenter l’Angola.Le nouvel homme fort du Tchad aurait aussi fait part à l’Angola de son refus de se rendre à Brazzaville, où Denis Sassou Nguesso veut le « maçonniser » .
Vouloir coûte que coûte faire de son rejeton le président du Congo perdra Sassou.
Envoyer Kiki recevoir le président de l’Angola, puissance militaire sous régionale et soutien d’alors, de 1997 qui par son appui logistique, matériel et en hommes armés , permit à Sassou de gagner la guerre et chasser le président élu Pascal Lissouba est un crime de lèse majesté.
Pourquoi pas le président du sénat ou de l’assemblée nationale pour aller le recevoir vu que le premier ministre ne compte pas actuellement ? L’arrogance de trop ou préférence à l’ancien président Do Santos ? Cet affront ne restera pas impuni et sans réponse de la part du président Laurenco de l’Angola.
Même pour le jeune inexpérimenté et mal élu Félix Tshisekedi, Sassou se déplace pour le recevoir… À plus forte raison le faiseur des rois de la sous-région…
L’avenir nous le dira. Parfois, il faut de la forme pour vouloir s’affranchir d’un mentor. On peut faire recours à Vladimir Poutine en cas de coup dur mais il est loin et Lourenco est à un vol d’oiseau du Congo . Vaut mieux coexister courtoisement avec un voisin entreprenant que de compter sur un puissant allié éloigné. On n’insulte pas le crocodile au milieu de la rivière