Ombre et lumière sur l’élection présidentielle, la mort de Parfait Kolelas et diverses interpellations

S’il est un sujet en Afrique qui a toujours soulevé des polémiques, c’est l’élection présidentielle et la mort d’une grande personnalité. Le Congo n’a pas dérogé à la règle avec sa présidentielle du 21 mars 2021 et le décès du candidat à cette élection Guy Brice Parfait Kolelas, diversement interprétés en France et au Congo.
Il faisait peu de doutes que Denis Sassou Nguesso ne soit reconduit au sommet de l’État après avoir tout verrouillé et mené une campagne à l’américaine avec les moyens de l’État. D’emblée, le gouvernement botte en touche le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) au profit de la révision bâclée des listes électorales. Puis, il refuse les observateurs de l’Organisation internationale de la Francophonie (O.I.F), de l’Union européenne (U.E) et ceux formés par le clergé catholique, tout en insistant sur le vote anticipé des éléments de la force publique boudé par des opposants.
Il faut reconnaître que la campagne électorale s’est déroulée dans la paix, le calme et sans engouement avec d’un côté les opposants qui appelaient au boycott et parlant des dés pipés d’avance et de l’autre, la population préoccupée plus par la crise socio-économique qui les frappe. D’après un membre de l’UDH-Yuki, le parti de Parfait Kolelas, le cynisme de cette procédure a atteint son apogée d’opacité par le blocus d’internet et les résultats provisoires prononcés par le ministre de l’intérieur qui donne vainqueur le candidat Sassou Nguesso avec 88, 57 %, Guy Brice Parfait Kolelas 7,84%, Dzon Mathias 1,90% comme à l’époque de la Soviet suprême.
Dans la foulée, des responsables des partis politiques à l’image de Mathias Dzon, Jean Jacques Serges Yhombi et le directeur de campagne de Kolelas qui nient ces résultats, déposent des recours à la Cour constitutionnelle en se basant sur l’article 70 de la constitution du 25 octobre 2015. Celui de Guy Brice Parfait Kolelas est jugé irrecevable aussitôt sans même le compulsé sous prétexte que seul le candidat est habilité à déposer son recours. Cependant, avant que la Cour constitutionnelle ne se prononce sur ces recours, plus d’une personne pense que les résultats provisoires ne reflètent pas la réalité. Ces dernières accusent le ministre de l’intérieur d’avoir lu des résultats stockés dans une banque de données qu’il a sorti après la mort du candidat Kolelas qu’il redoutait.
Polémiques autour de la mort de Guy Brice Parfait KolélasDe Paris à Brazzaville, la mort de Guy Brice Parfait Kolelas divise au point de ressusciter la Françafrique. D’aucuns pensent qu’il a été empoisonné et négligé. D’autres parlent de mort par Covid-19. Les extrémistes et les parents que nous avons contacté insistent sur la thèse du poison ou l’inoculation d’un nouveau variant covid-19 type congolais, qui n’a pu contaminer l’entourage immédiat du défunt constitué d’une vingtaine de gardes du corps, cuisiniers, politiciens, parents et proches.
Le député français, Sébastien NADOT pointe du doigt le vice-premier ministre Firmin Ayessa qui avait proféré, pendant la campagne, des menaces sévères au défunt ainsi que les autorités de Brazzaville qui ont affrété un appareil non médicalisé datant de 38 ans et dépourvu de matériel médical. Louis Aliot, Marine Le Pen et autres sont simplement bouleversés et continuent à suivre cette affaire.
Selon une source du dossier, vendredi, le Franco-Congolais Guy Brice Parfait Kolelas, s’était rendu à l’hôpital de base de Mpissa pour une radiologie numérique. Celle-ci avait révélé des sérieux problèmes pulmonaires. De là, il a appelé le professeur Bilekot qui l’a rejoint. Ce dernier le conseille de se rendre au CHU. Mais Parfait Kolelas, en collaboration avec le médecin de l’ambassade de France, choisissent la clinique Sécurex. Sur place, le docteur Kamal est dépêché pour réaliser le test Covid.
Le Docteur Kamal scelle les prélèvements qui sont transportés par une délégation mixte au laboratoire privé de la professeure Francine Ntumi. Au laboratoire, la professeure Ntumi et autres veillent pendant 4 heures jusqu’aux résultats. Face au test positif, le docteur français demande l’évacuation en France de son compatriote pour mardi.
Le général Pascal Ibata demande que cela soit fait en urgence. Félicie Nzoumba-Kolelas, une professionnelle de l’aéronautique négocie un Falcon 100 avec lequel Henri Djombo était évacué précédemment en France pour Covid-19 et non pour empoisonnement. Entre-temps, diabétologue, néphrologue, pneumologue et les plus grands spécialistes du Congo se mettent en conférence pour sauver le président Guy Brice Parfait Kolelas. Les ordonnances pleuvent. Les poches se sèchent.
Mis au parfum, son voisin, Anatole Collinet Makosso avec lequel il partage certains points de vue, vole à son secours. Il est d’ailleurs l’un de ces frères dont parle Parfait Kolelas dans son audio adressée à la diaspora bien qu’étant de l’autre bord. Plus loin, de commun accord, médecins et famille décident le transfert au CHU où se trouve le plateau technique complet. M. Sassou, mis au courant, prend en charge le Falcon 100 négocié par Félicie.
De l’évacuation à la mortAussitôt le Falcon atterrit au Bourget dans la nuit du dimanche 21 à lundi 22 mars vers deux heures du matin, le président Kolelas décède pendant que l’équipage et les accompagnateurs manœuvrent et le choix de l’ambulance ou le Samu qui doit le transporter à l’hôpital Georges Pompidou à Paris. Ses sœurs, son épouse et son chauffeur qui se trouvent à l’aéroport sont inconsolables. Le corps du président Kolelas traîne des heures sur le tarmac en attente du duplex Quai d’Orsay – Elysée qui sont très embarrassés surtout que la France n’a pu faire grand-chose.
La France qui tient à se rattraper décide l’ouverture d’une enquête criminelle via le parquet de Bobigny. Le 22 mars 2021, conformément aux dispositions combinées des articles, 53, 56, 62, 70 et 74 du code de procédure pénal français, le Parquet de la République criminel de Bobigny ouvre une enquête afin de déceler les vraies causes de la mort et ses auteurs. Ainsi, tous les passagers à bord de ce falcon 100 et autres personnes qui communiquaient avec Guy Brice Parfait Kolelas ont été interrogées et une autopsie du corps sans vie a été réalisée : c’est le premier cas déclaré Covid-19 qui est autopsié en France depuis le début de la pandémie il y a une année.
A Brazzaville, l’ambassadeur de France au Congo pond un communiqué qui salut la grandeur de l’Homme mais interpelle indirectement les populations au calme.La France, nonobstant qu’elle interdit toute manifestation en cette période de confinement, a autorisé un rassemblement statique organisée par certains activistes à la place du Venezuela sise à quelques 89 mètres de l’ambassade du Congo, en hommage à Guy Brice Parfait Kolelas. Celle-ci a rassemblé des milliers de personnes dont des centaines ont été verbalisées pour avoir tenté de se rendre à l’Élysée via l’Arc de Triomphe.La Suite et le testament de Guy Brice Parfait KolelasParfait Kolelas a été attaqué de tous bords. Landry Kolelas, Hellot Mampouya, Claude Alphonse Nsilou, Parfait Iloki et autres l’ont diabolisé.
Nombreux des responsables clamaient, qu’il était aperçu en janvier de 2 à 4 heures du matin alors qu’il ne pouvait s’asseoir ni marcher pendant trois semaines pour une rechute d’une anomalie connue des proches. Déterminé de changer la donne, il s’est engagé canne à la main pour officialiser sa candidature en février. Il croyait toujours à son rêve. Plus tard, il va en campagne électorale, malgré son corps qui va s’affaiblir de plus bel à partir de Madingou. Certains de ses parents insistent sur la thèse de l’empoisonnement, voilà pourquoi ils ont recruté un avocat pour une contre autopsie.
Le testament de Guy Brice Parfait Kolelas via la vidéo filmée par Jean Jacques Serges Yombi Opangault est clair. « Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort mais, cependant je vous demande de vous lever…Battez-vous… ». Parfait Kolelas, démocrate humaniste et croyant, s’est battu jusqu’à la dernière minute. Il faut mettre en application son combat d’unité, de paix et de sagesse. Il devrait être honoré en l’enterrant dans le calme et la dignité.Quand à Sassou Nguesso qui rempile pour la 5ème fois, il doit intérioriser le conseil de François Hollande qui le demander de « Rassembler ».
Continuer à menacer et emprisonner les journalistes, les activistes de droit de l’homme ainsi que des politiques depuis la fin du mois de février 2021, le cas de Raymond Malonga, Alex Zabana, Beranger Bouet, Jean Louis Packat, Christ Belvy Dongui- Ganga n’est pas à rassurer les partenaires extérieurs qui veulent tirer le Congo du coma économique dans lequel il est plongé.Sassou – Nguesso doit prendre en ligne de compte le canevas de Ngouabi qui propose de placer l’homme à la place qu’il faut et non positionner des gens sur la base ethnique…
Ghys Fortune BEMBA -DOMBE