Pandora Papers: quand la présidence défend maladroitement Sassou

C’est un tout premier depuis que le Congo est cité dans les scandales financiers. La Présidence de la République du Congo a pondu un communiqué de presse en réaction aux accusations portées contre elle par un consortium de journalistes d’investigation.
Les Pandora papers citent directement et pour la première fois le président Denis Sassou N’Guesso d’avoir créé en 1998 une société offshore et gagné de gros bénéfices depuis là.En réaction, un communiqué a été publié pour rejeter fermement ces accusations et menacer de poursuivre en justice les auteurs de ces révélations.Ce qui est étonnant, c’est que c’est pour la première fois le Congo réagit par un communiqué de presse de la présidence de République, après avoir longtemps été attaquée par toutes les ONG du monde.
Le jet privé du président de la République vendu aux enchères suite à l’affaire du Franco-libanais Moseh Hodjed, aucune réaction. Le couple présidentiel livré en août sur les réseaux sociaux évoquant un état de santé désespérant, pas un communiqué. Et les exemples sont nombreux, concernant surtout la famille présidentielle citée dans plusieurs scandales financiers. Jamais il n’y a eu de communiqué de presse. Mais, pour les Pandora papers, un communiqué tombe, cassant du coup le silence qui a jusque là été le mode de réaction des autorités. Apparemment, cette affaire a fait tant de mal et causé d’insomnie.

Ce communiqué qui bouscule la stratégie des autorités est quand même une mauvaise sortie. La copie rendue ferait plus de dégâts qu’elle n’a paierait la société, d’autant qu’elle menace à la fois de poursuites judiciaires. Depuis longtemps, la presse locale et les correspondants de presse accrédités au Congo ont toujours souhaité obtenir la réaction des autorités citées dans des scandales. Mieux, aborder les grandes questions de gouvernance et de transparence dans un échange franc et sans langue de bois. Mais, les autorités n’ont jamais voulu communiquer. Elles sont souvent mises sous pression pour répondre aux révélations, pas forcément vraies ou correctes, des organismes étrangers.