Pourquoi tribaliser la campagne électorale ?

Il y’a quelques jours nous dénoncions une campagne électorale d’une tristesse abjecte, symbole d’une compétition morne entre un Président sortant qui brasse de l’air et des candidats fantoches qui peinent à exister au point de ne plus savoir où ils habitent.
Aujourd’hui, il est ahurissant de voir qu’un grand parti politique comme le PCT, qui existe depuis 52 ans et qui cumulent 40 années à la tête de notre pays, soit incapable de se moderniser, tenir son rang et axer sa campagne sur des idées novatrices, puisque son bilan économique et social est creux et anorexique.
Bien au contraire, la stratégie du PCT est sottement grossière et basée sur l’appartenance ethnique des directeurs de campagne, principaux ténors du parti. Les mbochis et les kouyous dirigent la campagne dans la cuvette, les bembés et les kambas dans la Bouenza, les vilis et les yombés dans le Kouilou, les kongos et les laris dans le Pool, etc …
Michel Rocard, un homme politique français, avait affirmé que « la politique est dégueulasse, parce que les hommes qui la font la rendent dégueulasse ». Avec le PCT, on est véritablement au cœur de la bêtise. Dans ces conditions, ce serait une faute de sous-estimer la bêtise et croire qu’elle est inoffensive.
A force de laisser des politiques cocasses perpétuer des méthodes politiques iniques sans qu’il n’y ait un tombereau de réactions indignées, nous risquerons de conduire notre pays dans l’abime.
Pourquoi M. Sassou Nguesso qui aime bien le titre symbolique de père de la Nation se laisse ridiculiser et accepter de réduire son leadership à des considérations tribales qui privilégient le droit à la haine et au dénigrement des autres ?
Pourquoi ces femmes et ces hommes qui appartiennent tous au même parti, n’organisent ils pas des cotisations au nom du PCT, et préfèrent le faire sur des bases purement ethniques et tribales, ce qui favorise une compétition malsaine entre les citoyens des différents départements de notre pays ?
Qu’est-ce que ce cinéma nauséabond veut-il dire ? Que ceux qui ne mettront pas des centaines de millions dans la cagnotte pour financer la campagne de M. Sassou Nguesso ne verront pas leurs ressortissants dans le prochain gouvernement ?
A quoi sert donc une direction de campagne si l’on est obligé de laisser son cerveau dans un frigo au siège du PCT à Mpila, à chaque que l’on descend dans l’arène ?
Le constat est clair, la bêtise humaine ne prend jamais de jours de congé. Comme nous sommes allergiques à toutes les formes de discrimination et de segmentation de notre pays, nous ne laisserons pas ces influenceurs fayots, banaliser les maux qui rongent la société congolaise. Nous avons donc l’obligation d’affronter la stupidité et ne pas laisser d’espace à toutes les cruches qui pensent prospérer dans ce commerce de babioles.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen