Projet manioc : le développement des systèmes agricoles d’Afrique centrale se précise

Un atelier national de fin de projet manioc, programmé dans les six pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac), s’est ouvert le 9 mars à Brazzaville et prendra fin dans deux jours.
Le sixième atelier qui se tient à Brazzaville est la dernière étape des ateliers nationaux de fin de projet « Production durable du manioc en Afrique centrale et intégration au marché », organisés en collaboration avec l’Institut national de recherche agronomique (IRA). Le partenaire congolais du Pôle régional de recherche appliquée au développement des systèmes agricoles d’Afrique centrale (Prasac) se trouve engagé.
L’objectif global du projet est d’augmenter, de façon durable, la productivité des systèmes de culture à base de manioc, d’améliorer la qualité post-récolte, de diversifier les produits de transformation et d’en favoriser l’intégration aux marchés.
En effet, quatrième vivrier mondial en 2008, avec 250 millions de tonnes de production, le manioc nourrissait plus de 800 millions de personnes, d’après les statistiques de la FAO de 2012. Sa production en zone Cémac était alors estimée à 10 millions de tonnes de tubercules frais et il constituait la clé de l’équilibre alimentaire pour de nombreuses personnes.
» Nous sommes aujourd’hui réunis afin de clôturer un projet très important non seulement pour la République du Congo, mais aussi pour l’ensemble des Etats de la Cémac », a fait savoir la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Edith Delphine Emmanuel. Elle a indiqué que le manioc relève du champ particulier de l’action économique qui est l’agriculture au sens large qui constitue l’un des piliers du projet de société du président de la République, Denis Sassou N’Guesso « Ensemble poursuivons la marche ». Il constitue également l’un des piliers prioritaires du Programme national de développement 2022-2026.
Pour sa part, le Prasac, par la voix de son représentant, le Dr Guy-Florent Ankogui Mpoko, a loué les efforts des chercheurs nationaux et expatriés, plus d’une centaine, qui ont travaillé pour le projet dans quinze terroirs de référence dans les six pays, pour un objectif commun.
Intervenant à son tour, le directeur général de l’IRA, Auguste Emmanuel Issali, a précisé que les objectifs visés par le projet manioc en ses points 30, 36 et 38 sont d’accompagner les entreprises et les autres exploitants agricoles à poursuivre la mise en place des infrastructures inhérentes à l’agriculture. Et d’ajouter : « C’est en nous inscrivant dans la perspective de développement de l’agriculture que nous pourrions tous soutenir le développement de l’Afrique ».
En rappel, le projet dont il est question a été soumis et accepté par l’Union européenne pour financement, mais il a fallu recourir à d’autres sources de financement telles que Fodec et la Cémac pour la poursuite de ses activités et sa clôture technique. La mise en œuvre des activités du projet manioc a été prévue de 2010 à 2015 à la suite du retrait de l’Union européenne et poursuivie de 2016 à 2018. Ce projet est reparti en six modules dont quatre opérationnels, animés par les correspondants nationaux du Congo et supervisés par des animateurs régionaux.