Il n’est plus rare au Congo que les cris de joie suivis d’une grande fête culminent la nomination à un poste de responsabilité. On célèbre le nouveau statut de voleur de la République

Le Congo ne rame pas dans la bonne direction, c’est tout au moins le constat le plus fiable que chacun peut se faire. Être nommé à un poste de haute responsabilité exige une bonne réflexion, et l’heureux élu se doit de mesurer la lourde tâche confiée. Il est normal qu’une personne se réjouisse de la confiance déposée en elle, car tout compte fait, son expérience et ses capacités peuvent parfois justifier ce choix si ce n’est du Yakanokinokisme.

Mais lorsqu’une nomination devient motif de célébration démesurée, d’agitation grandiose dans le quartier, la donne change radicalement. Au lieu de mesurer la grandeur de la mission confiée, on pense le plus au changement imminent du statut social, à l’enrichissement qui pointe à l’horizon. Il est très indigne et même insultant de constater qu’à chaque nomination, depuis les domiciles des heureux élus l’on entende des cris de joie et des phrases telles que : «  TO BONGUI EEEEH…..NZAMBE ASALI ! »

Les caisses de l’État congolais sont devenues comme un champ de maïs où chaque citoyen vient se servir sans crainte aucune.

Quand un incompétent est désigné à un poste à responsabilité, il croit que c’est une grâce divine alors il organise une messe… Tenez, un homme a été nommé Directeur du Palais des Congrès de Brazzaville.

Sa première mesure est de convoquer les fonctionnaires de ce Palais à une « messe d’action de grâce » Eh ! oui… Cet homme qui est donc un « Haut-fonctionnaire » ne sait pas que le Congo est un pays laïc et qu’il ne peut utiliser les moyens de l’État pour servir sa foi, encore moins mettre un sceau de la République à son communiqué totalement personnel! A peine nommé, il commence par une illégalité!