RDC : Des naissances non désirées et non espacées dans certains couples à Kinshasa, sont causées par les violences sexuelles (enquête)

En ce mois de mars, mois dédié aux droits des femmes, une jeune dame, Judith, âgée de 34 ans, raconte sa vie avec un homme avec qui elle a eu 7 enfants ensemble et qui la force à avoir des rapports sexuels. C’est le témoignage saisissant de Judith, une jeune femme vendeuse des braises, mariée et mère de 7 enfants.
Elle subit des violences sexuelles dans son ménage et se voit refuser d’utiliser les méthodes contraceptives par son époux.
«Sam veut que j’aie autant d’enfants que je pourrais parce qu’il dit qu’il a payé sa dot, on est marié et les enfants sont un don de Dieu », confie Judith.
De ce fait, les naissances de ses enfants ne sont pas espacées. « Certains de mes enfants ont un écart de quelques mois seulement et d’autres une année », confie-t-elle presque en pleurs.
Cette mère de 7 enfants est incapable d’user de son corps et de décider de l’espacement des naissances de ses enfants ainsi que du nombre des enfants qu’elle voudrait avoir.
Son mari insiste qu’ils aient des relations sexuelles même quand il y a des risques de tomber enceinte, tout en sachant que le tout petit n’a encore que cinq mois.
Quand Judith n’est pas consentante, Sam menace de la répudier, ou d’aller voir ailleurs.
C’est comme ça qu’elle est contrainte de céder et de se laisser faire. Ayant peu de ressources, deux de ses enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés.
Le protocole de Maputo, que République Démocratique du Congo a ratifié en 2008 stipule que la femme a le droit à disposer de son corps comme elle l’entend, elle a le droit de consentir ou non même avec la personne qu’on a épousée. Mais plusieurs femmes comme Judith ont du mal à jouir de ce droit car ignorant cette disposition légale.
Beaucoup de femmes congolaises endossent des rôles multiples tout à la fois de mère, d’éducatrice, de ménagère, de travailleuse à tout faire. Ces dernières voient, pour la plupart, violés leurs droits les plus légitimes.
Le constat est que la grande majorité des femmes n’ose pas dénoncer. Ce qui favorise les viols conjugaux dans certains foyers de Kingasani dans la commune de Kimbanseke, à la périphérie Est de Kinshasa. Une enquête parvenue à zoom.eco et rendu public ce mardi 30 mars 2021.