RDC : le défi de la stabilité politique de Felix Tshisekedi jusqu’en 2023

En réussissant arithmétiquement à faire basculer la majorité FCC pour créer l’Union sacrée de la nation, Félix Tshisekedi réussira t-il à maintenir le cap de la stabilité avec ses nouvels alliés politiques jusqu’à la tenue de la présidentielle 2023? Difficile de se risquer à un pronostic dans l’imprévisible landerneau politique de la RDC.
Le CACH, la plate-forme politique qui soutenait jusqu’à la signature de l’acte de décès de la coalition CACH-FCC, dispose seulement 47 députés sur un total de 500 que compte la chambre basse de la RDC.
Tout compte fait, 234 (sur 281) députés, toutes tendances politiques confondues, ont donc rejoint les 47 du CACH pour faire passer la motion de censure qui a abouti à la destitution de Jeanine Mabunda, la présidente de l’Assemblée nationale, et de tout son bureau.
C’est donc une alliance de circonstance, et non de raison, qui sous-tend cette destitution. Le nouvel informateur que devra nommer le président de la république n’aura donc pas du grain à moudre pour identifier la nouvelle majorité virtuellement constituée.
Selon des observateurs de la scène politique en RDC, FATCHI doit ce renversement d’alliance à Katumbi, Mbemba et à une partie des députés du FCC. ll n’est pas évident qu’au moment des comptes, ces derniers ne lui réclament rien en terme de retour de l’ascenseur. Le rendez-vous du donner et du recevoir. Les postes de premier ministre et autres ministères juteux, seront certainement mis sur la table de négociation entre FATCHI et ses « sauveurs ».
Dans un pays où la prostitution politique crève les yeux, à travers des retournements d’alliance qui se nouent et se dénouent au gré des intérêts égoïstes et billets verts, il est à parier que le bonheur n’attend toujours pas FATCHI dans un coin de rue de Kinshasa.
D’ici à la présidentielle 2023, le paysage politique de la RDC risque d’être agité, d’autant que de l’avis des exégètes de la politique congolaise, Fatchi traîne comme un boulet l’image d’un politique roublard qui ne respecte toujours pas ses accords politiques noués avec ses partenaires ».
Les hommes politiques congolais sont à l’image des orchestres de la rumba congolaise. On divorce d’avec le chef de l’orchestre pour faire cavalier seul, avant de revenir ou de s’éteindre, tel est le regard que les politistes jettent sur le landerneau politique des deux Congo.
Peut-être, FATCHI fera t-il, cette fois-ci, preuve de tact pour sauver son mandat.
Un autre souci qui officialise l’instabilité du pouvoir législatif en RDC, avec comme conséquence directe la nomination d’un premier ministre issu de la nouvelle majorité, est le fait que cette majorité peut se constituer à n’importe quel moment, au gré des enjeux politiques noyés dans la bonne sauce de « madesu ya bana »
(avec Alphonse Ndongo )