RDC : le propriétaire chinois de Kisanfu investira 1,82 milliard $ pour y produire du cuivre et du cobalt dès 2023

Deuxième plus grand producteur mondial de cobalt, China Molybdenum réalise une part importante de son activité en RDC, grâce à la mine de cuivre-cobalt Tenke. Malgré le différend qui l’y oppose depuis quelques mois à la Gécamines, la société veut aussi développer son second projet majeur.
En RDC, China Molybdenum (CMOC) a annoncé le vendredi 1er juillet un investissement de 1,82 milliard de dollars dans le développement de son projet de cuivre-cobalt Kisanfu (KFM).
Selon la compagnie, les volumes annuels de production devraient être de 90 000 tonnes de cuivre métal et 30 000 tonnes de cobalt métal en moyenne. La société vise l’entrée en service de l’actif pour le premier semestre 2023 et veut y produire différents produits allant du cuivre cathodique à l’hydroxyde de cobalt brut en passant par le concentré de sulfure de cuivre et de cobalt.
Combinée aux prévisions de production sur l’autre grand projet de CMOC en RDC, en l’occurrence la mine de cuivre-cobalt Tenke Fungurume (TFM), la production de Kisanfu pourrait porter les volumes annuels de production de cobalt de la compagnie chinoise à plus de 60 000 tonnes en RDC, soit la moitié de la production totale du pays en 2021.
La concrétisation des plans de CMOC devrait donc renforcer l’emprise de la RDC dans l’approvisionnement mondial du métal. Dans un contexte marqué par la hausse de la demande mondiale du fait des besoins croissants de l’industrie des véhicules électriques, la construction du projet KFM et l’augmentation de la production de TFM vont en outre réduire les inquiétudes sur le marché.
Des incertitudes demeurent
Cependant, quelques sources d’inquiétude concernant la mise en œuvre effective de la stratégie d’expansion de CMOC en RDC, existent. La publication par CMOC de ses plans pour la mine de Kisanfu coïncide en effet avec un différend opposant l’entreprise d’Etat congolaise Gécamines à China Molybdenum sur la mine de cuivre-cobalt Tenke Fungurume.
Le groupe chinois est notamment accusé de retard dans le paiement des redevances dues à la partie congolaise et de sous-évaluation des réserves du projet, afin de verser moins d’argent. Selon le directeur général adjoint de la Gécamines Leon Mwine Kabiena cité par Bloomberg, le partenariat avec CMOC est « la plus grande arnaque de ces vingt dernières années, et la Gecamines ne va pas continuer comme ça ». Une menace à peine voilée concernant un possible coup d’arrêt au partenariat et la fin de la présence chinoise à Tenke.
CMOC rejette ces allégations et accuse certaines personnes de « saboter l’environnement amical des pourparlers en racontant des mensonges », tout en assurant qu’elle défendrait ses intérêts par tous les moyens.
Pour rappel, China Molybdenum a racheté il y a cinq ans le projet TFM auprès de Freeport-McMoRan avant de prendre, fin 2020, le contrôle du projet Kisanfu auprès du même vendeur pour 550 millions $.