RDC: Union sacrée, consultations, informateur, voici comment F. Tshisekedi a désorienté et désamorcer la machine FCC

 RDC: Union sacrée, consultations, informateur, voici comment F. Tshisekedi a désorienté et désamorcer la machine FCC

La naissance de la coalition FCC – CACH au lendemain des élections générales de décembre 2018 regroupant les anciens adversaires politiques UDPS et PPRD en avant-plan était bien une union partie pour n’est pas durée. Le grand inconnu était de savoir du quand et de comment la coalition allait s’éclater.

Si d’une part le FCC pouvait se féliciter de contrôler toutes les structures étatiques les plus significatives dont la cour constitutionnelle, le parlement (Assemblée nationale et Sénat), les assemblées provinciales, les entreprises et institutions génératrices des recettes, le contrôle de l’Etat-major de l’Armée et de la Police. Felix Tshisekedi quant à lui n’avait rien ; des gardes du corps aux conseillers politiques et sécuritaires, l’ancien régime Kabila gardait la main sur plusieurs axes stratégiques du nouveau président jusque dans ses moindres gestes et déplacements.

Les premières sorties médiatiques du nouveau Président Félix à l’extérieur dont aux USA au mois de mars 2019, en Belgique au mois de septembre 2019 et à Londres en janvier 2020, ont été à la base de premières anicroches entre coalisés. Au déboulonnement annoncé par le Président Félix, s’ensuit une menace ouverte de destitution du camp FCC.

Emmuré, empêtré par ses programmes interminables pourtant qualifiés de 100 jours avec le scandale financier à la base de l’arrestation de son bras droit électoral et directeur de cabinet Vital Kamerhe, le COVID-19 est venu mettre fin à son rêve d’une multipolarité étatique auquel il avait fondé son programme économique et budgétaire, Félix Tshisekedi se devait agir pour se débarrasser de son allié politique qui jouit d’une mauvaise réputation au sein de la population congolaise et de la Diaspora.

Acte 1 Démission Benoit Lwamba
La démission surprise du président de la cour constitutionnelle Benoît Lwamba après plusieurs tentatives de démenties par des avocats et directeur de cabinet proche du FCC a été le début d’une longue bataille politico-juridique, un bémol pour Félix Tshisekedi qui était sous la menace permanente d’une déchéance.

Acte 2 : Ordonnances de juillet 2020 contresignées par le Ministre Gilbert Kankonde.

« Au courant de la journée du Vendredi 17 Juillet 2020, alors que le Conseil des Ministres se tenait, plusieurs ordonnances signées par le Président de la République et contresignées, pour le compte du Premier Ministre, par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, ont été rendues publiques sur la Radiotélévision Nationale Congolaise, la RTNC, à la grande surprise du Premier Ministre, sans que l’intérimaire ne l’en ait informé préalablement« , avai fait savoir le Premier ministre, via un communiqué.

Ces nominations en cascades où plusieurs proches de l’ancien Chef de l’Etat Joseph Kabila ont été mutés soit misent à la retraite a signé l’acte de divorce de l’alliance FCC-CACH. Avec ces ordonnances Joseph Kabila a perdu son avantage et contrôle sur l’appareil militaire et judiciaire, principal moyen de pression qu’il avait sur son allié Félix.

Acte 3 : le FCC piégé sur la cérémonie de prestation de serment des nouveaux juges
Ayant obtenu un avantage suite à ces remaniements dans l’appareil judiciaire et militaire, Félix Tshisekedi, en félin politique, bien conseillé et coaché a poussé le FCC dans la faute à travers l’organisation de la cérémonie des nouveaux juges constitutionnels en confiant l’organisation de la dite cérémonie au premier Ministre Ilunkamba constitutionnellement non concerné dans le protocole. Le choix du siège de l’assemblée nationale alors que les deux présidents de deux chambres contestés toujours ces ordonnances est venu accentuer la tension.

Consultations, Union sacrée, informateur: des leurres

Après le contrôle sur l’armée, police et appareil judiciaire, la dernière et grande bataille était le contrôle du gouvernement où plusieurs ministres évolués en électron libre au mépris de certaines résolutions des conseils des ministres restés non appliquer. Cependant ce contrôle passait automatiquement par le retournement de la majorité parlementaire en sa faveur d’où l’Union sacrée des leaders politiques contre le FCC.

Le discours du 24 octobre 2020 où Félix Tshisekedi annonça le début des consultations nationales en vue de former l’union sacrée de la nation n’avait pour seul but que de formaliser ce qu’il avait entreprit en coulisse, le débauchage politique en vue d’obtenir la majorité parlementaire.

La première tentative de mise en accusation de Mabunda au conseil d’état est venue encore flouer la majorité FCC sur les vraies intentions de Fatshi.

Cette ruse s’est poursuivie lors de son second discours à la nation le 06 décembre 2020, où il a annoncé la nomination d’un informateur alors que sur terrain le FCC, « signatures » à l’appui affirmé conserver la majorité au parlement.

La déchéance de Jeannine Mabunda le 10 décembre 2020 est la concrétisation d’une politique basée sur la théorie du chaos, « des éléments aléatoires, derrière un apparent désordre » mais qui au finish rassemblés trouve son sens, un ordre strict. Cela a permis à Félix Tshisekedi da gagner du temps et de convaincre le plus sceptique d’adhérer à l’union.

Si la nomination d’un informateur ne souffrirait plus d’une inconstitutionnalité, le grand inconnu reste encore du comportement de cette nouvelle majorité jusqu’à l’horizon 2023 où Félix a plusieurs défis à relever dont l’amélioration des conditions de vie de sa population.

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