Rentrée politique au Congo-Brazzaville, quoi de neuf ?

 Rentrée politique au Congo-Brazzaville, quoi de neuf ?

Au Congo-Brazzaville, la misère et la pauvreté continuent inexorablement leur progression, laissant derrière elles une population totalement démunie, qui rêvasse tous les jours sur les réseaux sociaux, d’un homme providentiel qui mettrait fin à son calvaire.

Même si par l’intermédiaire de ses séides le pouvoir essaie de faire passer le message selon lequel, le Congo-Brazzaville ne serait pas le Gabon, on a bien vu qu’au lendemain du coup d’Etat qui a envoyé à la retraite le Président Ali Bongo du Gabon, le Président Sassou Nguesso a envoyé un jet privé à Pointe-Noire, embringuer le Premier Ministre Collinet Makosso qui s’y trouvait pour un voyage privé, afin qu’il participe au point sécurité boutiqué le vendredi dernier à Oyo.

Sur le plan politique, le mois d’août a été marqué par l’immonde mascarade électorale qui s’est soldée par le plébiscite du parti au pouvoir, qui ne s’est pas gêné pour transformer le Sénat en un vaste hospice pour vieux muscles du système.

Lors de cette comédie électorale, la comateuse opposition congolaise était conduite par M. Pascal Tsaty Mabiala secrétaire général de l’Upads, un quidam dont la passion pour le Congo serait versatile au gré du numéraire. Pour ce troupier du PCT pour lequel la banalisation de l’humiliation du politique congolais est une aubaine, montrer aux yeux de ses accipiens que son sort est étroitement lié à celui de son condisciple Denis Sassou Nguesso, est un apostolat.

Il y a du Titanic dans la descente aux enfers du sublime parti que fût l’Upads. M. Pascal Tsaty Mabiala est bien malgré lui, depuis un moment déjà, quelqu’un qui liquide pour toujours l’image de Pascal Lissouba, un homme d’exception qui gagnât toutes les élections au début du processus démocratique au Congo-Brazzaville.

Il est vrai qu’au lendemain de la chute du pouvoir, conduire une gigantesque machine comme l’Upads était à priori difficile, notamment pour un type arrimé à une culture politique qui soit chronique comme celle du PCT.

Tout homme politique lucide privilégiant le discernement aurait compris que Pascal Lissouba chaque fois magnifié était la clé. Malheureusement, avoir constitué un petit groupe de profito-situationnistes et se commettre avec le parti majoritaire, c’était perpétuer le cycle de bérézinas.

Pour installer le discrédit cruellement durant ce « Mboulou Comédie Show », le parti de M. Sassou Nguesso a donc facilité l’élection d’une dame issue des rangs de l’Upads, à qui on a exigé le remboursement des frais de campagne de son adversaire. C’était la condition pour s’adjuger le seul strapontin prévu pour les laquais au Sénat.

Drôle de démocratie dans laquelle on trouve un parti comme l’Upads qui compte dans ses rangs, une sénatrice estampillée opposition et un Ministre au gouvernement estampillé majorité présidentielle. Même le Grec Solon qui a inventé la démocratie n’avait imaginé un tel schéma.

Quoi qu’il en soit, le sort de l’Upads est entre les mains des cadres de ce parti, si cadres responsables il y a encore là-bas.

Que Dieu délivre le Congo-Brazzaville.

Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen

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