ZES au Congo : De Serpent de mer à Solution miracle

 ZES au Congo : De Serpent de mer à Solution miracle

Cela fait 20 ans que l’on parle des ZES au Congo, et au fil des années des instruments ont été mis en place avec la loi 24-2017 du 9 Juin 2017 qui fixe les règles mais aussi qui fait la création d’une agence des zones spéciales économiques.

Alors que la Chine n’a pris qu’une année à partir de 1979 pour opérationnaliser la zone économique de Shenzhen et commencer à en récolter les fruits, le Congo à passer tout son temps dans des expériences inabouties (Singapour, Chine et autres) et depuis la création du ministère des PPP, des nouveaux partenaires sont trouvés en l’occurrence Crystal Venture du Rwanda pour la ZES d’Igné et ARISE IIP pour les ZES de Pointe Noire, d’Oyo et de Ouesso.

Le PND 20022-2026, au-delà du fait anecdotique que le ministère des ZES veut construire un siège des ZES à 7 étages alors que celui de la promotion immobilière veut en construire avec à 4 étages seulement, fixe un objectifs principal en rendant opérationnels les ZES et deux objectifs stratégiques que sont le pilotage de la politique des ZES et la viabilisation de ses zones mais ne donne pas d’indicateur sur les attentes en termes de contribution dans le PIB.

Dans le monde, il y a plus de 5230 ZES réparties dans 147 pays et l’Afrique en a plus 203 avec près 70 projets en cours et l’on voit bien que les ZES ne sont pas une solution miraculeuse car il en y a beaucoup d’échecs mais sauf quand ça marche c’est le jackpot pour le pays en terme d’IDE, de transfert du savoir-faire et d’amélioration de la vie des populations.

La Chine en son temps à bénéficier du contexte propre à l’économie mondiale et locale à ce moment-là avec Hong Kong et la diaspora chinoise avec la stratégie de remontée de filières en se basant sur le cout de la main d’œuvre et chercher à reproduire ce schéma 40 ans plus tard est un non-sens. Il faut plutôt agir sur nos avantages comparatifs et notre force de complémentarité pour penser avoir du succès dans cette entreprise car comme on le constate, la concurrence est mondiale.

Pour son avantage comparatif, si la Chine pouvait compter sur une main d’œuvre bon marché, le Congo avec les matières premières (ressources humaines, agricoles, minières. . .) qu’il a, peut monter une stratégie d’approfondissement avec les 1res, 2emes, 3emes et même 4emes transformations dans un premier temps. . .et ensuite d’équilibre pour améliorer sa force de complémentarité par rapport aux ZES alentours (Nkok au Gabon et Maluku en RDC) afin de proposer une véritable plus-value.

Pour une meilleure adaptation des temps et de lieux, nous devrons passer de ZES à ZESS avec le dernier S pour sécurisées car ses zones devraient être des lieux par excellence du respect de l’environnement et de l’écologie, du respect du droit des affaires, du respect des règles du marché de l’emploi et surtout du respect de la souveraineté nationale.

Avec un budget de 1 423 255 146 XAF en cette année 2022 pour le ministère des ZES, une vision à long terme à l’horizon 2050 devrait être déclinée afin de préparer déjà les éventuelles changements et adaptation en termes d’aménagement et d’offres différentielles.

Judy Ntsangou

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